La Grèce et la province de Québec ont tous les deux adopté une forme de RBI. Aucun des deux programmes n'est considéré comme un véritable Revenu de Base Inconditionnel parce que les deux sont soumis à des conditions de ressources. Cependant, il y a une différence marquée entre les deux.
Le programme grec, "Revenu de solidarité sociale", est déployé à l'échelle du pays depuis février 2017. Ce n'est pas un test. L'une des principales caractéristiques de l'RSS est que l'éligibilité ne dépend pas du statut d'emploi : elle est versée à la fois aux salariés et aux chômeurs qui remplissent les autres critères, certes stricts.
C'est un grand pas dans l'avancement du RBI que nous observons dans le pays qui nous a donné la démocratie. La séparation du travail et des revenus est une pierre d'achoppement majeure dans l'acceptation du revenu de base et un facteur majeur dans son succès éventuel. Tout comme la démocratie athénienne était un pâle reflet du suffrage universel que nous avons aujourd'hui, la timide incursion grecque dans le Revenu de Base Inconditionnel peut évoluer.... en moins de 2500 ans, espérons-le.
Entre-temps, le Québec s'est aussi doté d'un "revenu de base". Ce programme doit être complètement mis en œuvre d'ici 2023. Seuls les bénéficiaires de l'aide sociale incapables de travailler sont éligibles à ce "revenu de base" qui porte les prestations des bénéficiaires jusqu'au seuil de pauvreté.
Cette politique établit une distinction non déclarée mais claire entre les pauvres méritants qui en bénéficieront et les non méritants qui continueront d'être punis pour leur infortune. Elle détourne complètement le sens du terme revenu de base et l'utilise comme un outil idéologique et de marketing. C'est un grand pas en arrière pour la cause du RBI.
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